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Quelque part dans ton jardin
"Accents de bruns"



Poèmes dédiés à l'œuvre de Martine Phé (avec son aimable autorisation)

Site Web : http://martinephe.fr

http://legangdelaruche.com




Tu murmures, plus que tu ne dis, la danse des arbres qui se veut pavane, luth de l'écureuil qui se joue du vent.
Et, quand tu parles des sous-bois près de la rivière, c'est comme si une porcelaine faite de saisons d'été se pose, en montant l'horizon si près du ciel, que ta présence en est évincée.
Toi, tu demeures observatrice de ce spectacle où l'été s'étire jusqu'à la fin des terres.





Le rouge du fuchsia que tu aimes parle à une ruche de couleur rose, comme pour s'étendre aux balcons de tes arbres.
Et, sous ton regard frappé de mélancolie d'hirondelle, il y a un tambour du ciel, le sitar du chêne, le clavecin du hêtre.
Et au matin du monde, la plaine se fait grande avant la forêt, vert d'études d'écolières, vert de soie du tailleur de robes, vert d'une pomme à manger en prenant le thé.





La ritournelle de ces paysages, lexique d'une écriture à inventer, te dit inverse l'horizon du ciel, prenant les tâches de l'arbre comme un bras à renverser le nord et le sud du monde.




Poèmes dédiés à l'œuvre de Patrice Clerambourg

Site Web : http://patrice-clerambourg.biz
http://legangdelaruche.com



Souffle de l'encre, comme la vie se penche sur l'eau en déridant sa peau, comme un enfant lance un galet sur une rivière.
Toi, tu aimes voir le vent travailler de sa main d'Eole sur ces papiers du bout du monde où s'écoule ton encre de peintre.

Et ce noir, si particulier comme l'est un rêve, à l’image de l’encre de la seiche, qui évoque les paysages embrumés et empruntés à des songes d'humains.
Rêve de la tourterelle de se noyer dans ces nuages aux mille nuances de gris, comme des morceaux de ciel faits comme sur mesure pour elle.

Haut de page L'encre sera éternellement prince de la nuit par son noir de profondeur insondable et immensurable, comme aux rythmes d'éclats de bouts de charbon, sortis tout transis du feu.
Première domestication et consécration de l'homme, au premier matin du monde.
Et ce seront toujours toutes ces taches grisées comme des halos de vapeurs, tracées au pinceau aux poils du loup et de la martre, qui s’échapperont de ton ciel.

Tu les appelleras comme un lointain cousin du givre et de la glace, s'effritant sur les rochers de granit de poids herculéen.
Car tu sais peindre avec tes pinceaux comme l'on souffle de la buée sur des carreaux de fenêtres flamandes aux croisées rectilignes, comme sont ces habits de chevaliers du moyen-âge.

Toi, tu as deviné qu'il y a tellement de nuances de noirs que même l'univers ne sait les compter.
Mais peu importe, seul compte, pour toi et nous, ton acte de peindre ces morceaux du monde que tu vois comme des harmoniques à l'infini de noirs et de gris.
Et, pour nous, cela suffit à nos yeux d'humains.


Moi, je vois tes encres comme des soirs d'automne et comme sont ces couleurs de cendres, peintes avec tes pinceaux, aux poils inconnus d'ici.
Et jour après jour, tu peints tous ces noirs et ces nuances de gris, que les nuages du ciel espèrent devenir un jour comme des gammes de couleurs d'un peintre au pinceau de calligraphe.
Mais tu sais que cela ne se produit jamais, alors pour eux tu peints.
Toi, tu veux peindre comme un poète, inspiré par des paysages aux lignes lointaines d'horizons fuyant dans l'espace et le temps de l'homme.
Mais dans tes peintures tu sais déjà qu'il y faut mettre mille nuances, comme dans un nuancier aux centaines de milliers de tons.

L'encre que tu connais se pare de son habit, et de tout ce qui peut habiller la nuit tombante, comme des traces de tes pinceaux où s'infusent et se répand l'encre comme un sachet de thé, dans l'eau chauffée par le feu.
Feu du premier brasier, comme ces hommes écrivant sur les parois de Lascaux, avec des bouts de charbons l'histoire de leurs vies, sans avoir conscience d'exister et d'être, mais juste de pouvoir combattre pour survivre.
De nous simples humains faits de chair et d'os, signes du mystère de la vie que nous vivons, tu en fais des encres, comme à l'image des nuances des milliers de ciels que connaîtront nos vies.


Ne regarde pas le tracé de l’encre de Chine fait par tes pinceaux d’or, mais son souffle comme l’écoulement d’une eau charbonneuse dans une forêt aux mille essences d’arbres.
Leurs traces s'éparpillent comme des feuilles d'érable dans l'automne, naissant comme ta passion de calligraphe de chaque jour que tu peints.
Dans la force de ces formes si tachées de gris et de noirs, se retrouve la vitalité de ton pinceau, comme la flèche d'un arc qui atteint sa cible.
Pour tes lavis, on dirait que c'est comme le labeur d'un grand silence, mais ce n'est que bruits et froissements de noirs et de gris qui s'épousent et se séparent comme des humains.




Poèmes dédiés à l'œuvre de Claudie Boulay

Adresse blog : http://abbccreation.blogspot.com


Chacun qui dit sculpture, dit de la pierre que c’est un morceau de la terre.

Et, quand je regarde tes sculptures, je pense aux volutes et aux enlacements de corps s’épanchant dans la nuit, à quelque distance des vagues qui façonnent les éléments de notre nature d’humain.

Blanc est synonyme de l’intérieur de l’être et le bois de la force de la forêt, toute nue et seule devant la lune brillante comme une orchidée sur les cheveux d’une femme.

Tout s’emmêle comme une arabesque se perpétuant à l’infini sans savoir sa fin.
Mais c’est ce qui en fait sa beauté comme des cheveux de femme se mélangeant au soleil.

Haut de page Toi, tu sais surprendre avec la patience du poète le cours de la rivière allant vers sa source comme pour attendre son désir de naître de tes mains.

Car la pierre et le bois savent attendre les gestes de tes mains pour donner leurs messages immémoriaux d'amour et de paix.

La lune comme le soleil éclaire la pierre, et le bois que tu sculptes sait qu'il est une partie de notre monde d'incertitude.

Stonehenge et le mystère des pierres révélées.

La lune passe sur les pierres et les hommes rendent hommage au soleil.

Les femmes se rendent au lagon avec des saris en soie et les barques ne demandent qu’à s’envoler.

Au lac du Konigsee les montagnes sont blanches comme la neige qui tombe du ciel pour le vol de l’aigle, providence de l’étoile.

Les montagnes sont d’un tapis blanc comme de la soie et les perdrix blanches volent dans l’air pour mesurer le temps.