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Automne indien 1 Automne indien 2



Poème dédié à l'œuvre de Sandra Smadja (avec son aimable autorisation)

http://legangdelaruche.com




Lorsque tu me parlas de tes peintures, déjà maints jours s'étaient écoulés à me faire découvrir des gens qui me parlèrent de jazz et de sitar.
Alors, me reviennent à la mémoire des musiques qui longtemps m'ont habité, comme l'on porte une même écharpe à chaque nouvelle saison.
Et dans un lieu si inattendu et opposé, comme peut l'être la saison des moussons sur la Seine, on me parla du lointain Mexique, où survolent les monarques près du poinsettia, si puissant de rouge comme haut est le soleil à Tenochtitlan.
Tout devient si décalé de mesures et d'espaces, que je sentis comme l'océan atlantique se rétrécir, entre l'ancien et le nouveau monde.

Et dans ces moments, je ne me serais jamais douté que lorsque tu étais remplaçante, de ma longue convalescence, tu deviendrais compagne d'aventure de notre groupe d'artistes.
Tu nous montrais quelques peintures, où j'y vis la belle Kahlo, élégie d'un temps où se peignaient des murs comme on écrit l'histoire d'un peuple.
J'y vis d'autres portraits de femmes qui interrogeaient ma candeur d'artiste, à faire bouger la géométrie du jour et de la nuit.
Jour et nuit comme deux formes qui font une journée de la terre, et puis s'en vont.
Et je ne sais pourquoi, ton portait était inversé.
Tu me parlais de toi, comme placée la tête en bas d'une échelle à gravir le ciel, comme ce jeune chiot qui aboie à la lune, à chaque fois qu'elle lui semble si proche de la terre.





Poème dédié à Nataly Goubet



Blog : http://www.natalygoubet.fr
http://abstractionnarrative.net


Amas de couleurs.
Chrysanthèmes d'or et fleurs de tulipes.
Amas d'étoiles.
Tu nous dis presque qu'il faut mettre son cœur au milieu d'un océan de couleurs.
Mais il nous faut attendre que la magie de tes couleurs nous parle, comme on récite un conte.

Tu veux nous faire voir tes peintures comme une abeille qui peint avec des éponges, en posant des couleurs comme l'on pose cela sur des morceaux épars de terres.
C'est comme les marches d'un patio d'une maison où l'océan étend son allure et sa grandeur..
Lignes tachetées, comme des zébrures nées de l'infini.
Crinière du lion, houppe du Martin-pêcheur, comme tu pêches tes couleurs dans des moments que seul toi connais.

Fortune et incertitude du temps, où les horloges se confrontent avec les rayons du soleil.
Haut, si haut est le ciel des hommes qu'ils n'en soupçonnent même pas l'existence, pourtant faite par eux.

Le cœur est plus fort que la raison, et l'oiseau sait voler au delà de l'horizon.




Poème dédié aux rencontres d'artistes du collectif "Gros caillou quartiers d'art"
et de la biennale d'art "Art-itinéraires"


Il y a tant d'artistes qui se sont mis à rêver et créer, que le temps ne retient plus leurs mémoires.
Il y a longtemps des peintres peignaient cela sur de simples céramiques.
Mais ils ne savaient pas qu'on verrait leurs objets, nés de mains agiles, dans des musées, à l'image de notre mémoire d'aujourd'hui.
Mémoire instable comme s'élance un équilibriste, sur une corde raide dans le vide.
Vide du monde, et plein de ciel d'azurs.

Nous nous sommes connus par le hasard de la vie, reconnu tel quel des hommes et de femmes de notre monde.
Hasard qui est un synonyme de fragilité et de lendemains incertains.
Il y a tant d'artistes dans notre occident que nous nous sommes réunis pour montrer une partie du mystère du monde et de la beauté fragile des formes de la vie.

Mais j'entends bien par delà les plus lointains horizons que l'on puisse reconnaître que ces rencontres continuent à exister, comme existe une rivière, une montagne, malgré les bouleversements du monde.
Demain est un autre jour, ou quelque chose de proche qui nous fait croire que le temps ne s'efface pas comme on veut.

La peine du monde appartient souvent à ceux qui ne croient plus à l'espoir.
Mais l'espoir est aussi fragile qu'une plume d'oiseau.


Poèmes de novembre 2011


Dans l’inconnu de la nuit que je nomme comme une partie de ton corps, tes yeux parfois dans ces nuits se miroitent dans les feuilles du prunier sauvage.
A ses pieds l’enfant y joue et la fiancée y rêve encore.
En eux la lune se pare du voile du jour mourant.
Toi, tu es comme la lenteur des heures diffusant l’odeur du thé dont je ne connaîtrai jamais le nom de son parfum.
Légèreté de l’airain si bleu du peintre Vermeer.

Je te dis que ces bleus étaient lointains comme ceux que je peignais pour approcher la couleur de tes yeux.
Mais la courbe et la course du monde sont plus fortes que toutes les toiles que je pourrais peindre.
Malgré tout ce que j’ai écrit sur toi, ce que je vois de toi me suffit pour exister.

L’eau et le sable sont comme un couple de raison mais le rivage est comme leur délivrance.
Pleine de bruits de tambours, l’eau s’habille pour nous séduire mais il faut savoir l’écouter.
Bruits de l’océan sur ton corps.
Vagues sur tes seins, comme passent mes mains sur ton corps.
Avec toi, l’éternité me semble devenir si proche que je sens son odeur.



Hommage à Bertrand Helleu


L’homme aux sites d’artistes est toujours prudent de ses gestes, et il construit tout cela comme on bâtit des maisons aux murs de papier de soie.
Tant d’images aussi remplies qu’un champ de fleurs se mettent en ordre de marche devant nos yeux attentifs regardant des œuvres d’artistes.
Ce sont des images qui s’allument comme des lucioles qui tracent leurs lumières dans la nuit.