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"Roches"
Accent bleu



Poésies des années 1990



Libellules de papier, vers le lointain du moment de la pluie, devenue musique.
Suivi d'auditeurs venant du Pérou, autre pays du jaguar.
Vous êtes dans ces moments accompagnés par des marcheurs de la lointaine Islande.
Et si le volcan attend son tour de chant pour tous les chercheurs d'or en ce jour de cocagne, à la foire du colibri, seront éclatés aux cents lumières du tropique du Capricorne, la mélodie du luth, autre associée de la mésange.


Ailes du phœnix en Atlantide, ailes vers l'azur du temps annoncé de la guitare, horizons du cousin de tes chants, ce sont comme des travaux de conjugaison que tu entreprends à la cour des écoles d'outre-mer.
Juste de notes, précieux de gestes, à envier le jour du poète pour une union de jeunes amants encore sensibles aux chants des hommes.
Et ce sont des poètes d'Italie qui convoitent cet attelage, tribut d'une toile de Poussin.
Aux trois corps d'une journée terrestre tu fis don, à la caisse d'épargne du soleil.







Poésie des années 1970 (parue dans la revue TER en 1978)



Seulement traversée de souffles, d'éclats, de traces
Je te dirai où se trouve la pièce dénudée dans l'entracte de tes mains, le doigt essoufflé du bleu

Sanctifie le Brésil de tes soies musquées.
Emiette le nectar de tes robes écarlates.
Répète le parcours de tes fils mouchetés de pistils océaniens.
Passe du zénith, Océanie.

Scande le Népal de tes épis emplis de flèches.
Etire les graffitis de tes roseaux encrés.
Etoile l'humus de tes figues brodées.
Etale le cassé colombien de tes peaux striées graineuses.

Embrasé de corolles épandues du soleil je n'ai voulu qu'escorter le désir à l'archipel immaculé dans le lit d'ambre.
Si le déplié de ton chapeau s'enfumait, les vapeurs de la sève s'enneigeraient d'une étrange eau

Choses d'amour, roseaux humectés d’un tissu bec d'ibis bariolé, objets d'arômes, gaze macérée de bave.
Pointé d'absences, bleui d'élans violacés, dissocié d'écailles qui aggravent nos rocs au-delà des brumes de l'empreinte.
Bruiné de spasme, embrassé de râles, gongs du sucre de larynx.

De dedans les deltas, elle a gratté et gravé sa perte
Retentissent les épaisseurs d'une tessiture d'éther.
Je ne demande pas encore de dire du jour qui est bu ou est dû.
De la larme recueillie, de l'épi classé et de la caresse passée, alors cette nuit devint impossible, insondable de mil et de miel, épandue des jarres d'argile.
D’où notre sang se fane, Ô lune, de lèvres, de cils intangible ruche où repose la pierre fibrée telle la femme apposée à la pierre de l'encens.
Délier le fil de la voûte endormie, épanchée à l'étoile.
Ici gribouillée d'un fétiche tacheté de devenir le jet qui habite mon ventre et emplit le silence trahi et puis du dernier geste, poser la chaise inhabitée.
Et de dedans simplement essuyer du feutre le silence encore nuptial.





Poésie des années 1970 (parue dans la revue TER en 1976)


Ecrire huit



Du verbe à la boucle de tes seins rien qu'une simple graduation, celle qui rend inaccomplie la quête de ton signe.
Suspend le balancement et accueille comme la dictée de mes mains, et comme sont les prolongements de ton image, dans ma mémoire.
Celle qui colore d'une encre la chaussée des limbes.
La cellule de ton corps qui s'offre immaculée se veut violentée, car le serpent se joue de la plume bariolée.

Tambours-membranes contiennent mon empreinte vocale, et elles halètent de leurs flux la fréquence de ta voix.
Cristal en lunettes qui allume le tracé de l'aiguille, cousant ta broderie.
L'ascendant du jour et du zénith apprivoise la division des mois, et attisent le jouet éperdu du signal de ta voix.
La mémoire assoit, rime avec l'éclaté, colorée par l'instant où le plasma de nos corps épanche son histoire.
La touche de ta main effleure comme un gant de velours moulé, décalqué, sur ma peau.
D'un doigt le parade décolle, bruits de maracas, et mémoire de l'oiseau quetzal.